Ce 6 septembre, cela fait près de 5 siècles que Juan Sebastiàn Elcano revenait du premier tour du monde de l’histoire. Alors qu’aujourd’hui, faire le tour de la Terre est le rêve de plus en plus de voyageurs, découvrons les premières fois des différents tours du monde.
Le premier tour du monde en bateau
Si le nom de Magellan est souvent associé au premier tour du monde, c’est l’officier Juan Sebastiàn Elcano qui a réalisé le premier tour de la Terre en bateau. Il lui a fallu 3 ans pour faire la première circumnavigation planétaire. Revenons 5 siècles en arrière.
Nous sommes le 10 août 1519. Une flotte, composée de 237 hommes répartis sur 5 navires (la Concepcion, le Santiago, le San Antonio, la Trinidad et la Victoria), quitte le port de Séville. Financée par le roi d’Espagne et commandée par Magellan, cette expédition a pour but de rejoindre l’archipel des Moluques (une partie de l’Indonésie actuelle) sans traverser l’Océan Indien, qui est sous contrôle portugais. Pour rallier l’île aux épices, Magellan choisit donc de passer par le nouveau monde (le continent américain).
En décembre 1519, les 5 navires arrivent à Rio de Janeiro. Après avoir exploré les alentours, Magellan comprend qu’il n’y a pas de passage vers l’océan Pacifique. Le mois suivant, les équipages atteignent Rio de la Plata. Et là encore, Magellan fait le même constat. Le moral des hommes qui l’accompagnent est en berne. Certains souhaitent rentrer et se rebellent. A cela s’ajoute de mauvaises conditions météorologiques. Et l’un des bateaux, le Santiago, fait naufrage. Après avoir puni la mutinerie avec une grande sévérité, Magellan choisi d’attendre quelques mois.
En août 1520, la flotte poursuit son chemin vers le sud. En octobre, les équipages atteignent ce que l’on appelle aujourd’hui le détroit de Magellan. Mais la traversée est difficile. Une des nefs fait demi-tour pour revenir en Espagne. Le mois suivant, ils naviguent sur un nouvel océan : le Pacifique. Et la traversée est longue. Après quelques haltes, ils accostent sur l’île des Matcan, dans les Philippines, en avril 1521.

Durant ce voyage, Magellan souhaite convertir les peuples indigènes. Mais le chef de l’île de Mactan refuse de se soumettre et lui livre bataille. Cet affrontement entraîne sa mort le 27 avril 1521. Et 5 siècles plus tard, le mystère sur son décès demeure. Est-ce un manque de lucidité ou une trahison ?
Après la mort de Magellan, l’un des trois nefs est brûlé. Ils ne restent plus que le Victoria et le Trinidad. Les deux navires atteignent enfin l’archipel des Moluques en novembre 1521 et font le plein d’épices. Puis, il est temps de rentrer. Et les instructions du roi d’Espagne sont simples : il faut faire demi-tour. Mais pour le nouveau commandant du Victoria, Juan Sebastiàn Elcano, il n’est pas question de retraverser ces océans dans le sens inverse. Il choisit de continuer vers l’Ouest. Le deuxième navire, le Trinidad, suit les consignes de Charles Quint et sombrera.
Et 1080 jours, soit plus de trois ans, après son départ, le Victoria revient à Séville, le 6 septembre 1522. L’équipage n’est plus composé que par 18 personnes. Cette prouesse apporte une preuve : il est possible de faire le tour du monde sur un navire. Pourtant, il faudra attendre près de 60 ans pour que Francis Drake soit le deuxième commandant à réaliser un tour de la Terre.
Les premiers tours du monde dans les airs
Connais-tu Lowell Smith, Leslie Arnold, Erik Nelson et John Harding ? Ces quatre Américains sont les premiers à avoir réalisé un tour du monde en avion. En tout, huit pilotes, répartis dans quatre avions, ont décollé le 6 avril 1924 de Seattle. A cette époque, l’armée américaine souhaite montrer que ces avions invincibles peuvent faire un voyage autour de la Terre. Lowell Smith et Leslie Arnold prennent place à bord du « Chicago ». L’équipage du « New Orleans » est composé d’Erick Nelson et de John Harding. F.L. Martin et Alva Harvey pilotent le « Seattle » et Leigh Wade et Henry Ogden, le « Boston ». La première étape s’effectue en Alaska. Mais l’un des appareils, le « Seattle » heurte une montagne (l’équipage est sauvé). La deuxième étape consiste à relier l’Alaska et le Japon. Les trois avions atterrissent à Kasumiga-Ura en mai 1924. Puis, les pilotes rejoignent l’Europe en juillet. Et le « Boston » tombe en panne en Islande. Les deux appareils restants, le « New Orleans » et le « Chicago » traversent l’Atlantique en août 1924. Et après avoir fait une halte au Canada, Lowell Smith, Leslie Arnold, Erik Nelson et John Harding atterrissent le 28 septembre 1924 à Seattle. En tout, il aura fallu 317 heures et 11 minutes de vol pour réaliser ce tour du monde.

Il faudra attendre 1986 pour que Jeana Yeager et Dick Rutan réalisent le premier vol autour du monde sans escale à bord de « Voyager ». Partis le 14 décembre à 8 heures (heure locale), ils mettront 9 jours et 3 minutes et 44 secondes pour revenir à la base californienne d’Edwards (Etats-Unis).
En 2005, Steve Fossett devient le premier humain à réaliser un tour du monde en avion en solitaire, sans escale ni ravitaillement. Parti le lundi 1er mars à 18h47 depuis l’aérodrome de Salina (Etats-Unis), il a mis 2 jours et 17 heures pour revenir à son point de départ. Et ce n’est pas le seul exploit de ce millionnaire américain. En juillet 2002, il réussit le premier tour du monde en ballon sans escale et en solitaire. En 2004, c’est un tour du monde à la voile en équipage et sans escale. Puis en 2006, il établit le record du plus long vol sans escale en avion. Il parcourt 42 450 km parcourus en un peu plus de 76 heures. Ce sera son dernier exploit car ce riche aventurier décède le 3 septembre 2007 dans le crash de son avion.
Tour du monde : les autres premières fois
Jeanne Barret est la première femme à avoir fait le tour du monde. Mais sa vie reste plein de mystères. Ce que l’on sait, c’est qu’en 1767, les femmes sont interdites à bord des navires. Donc pour accompagner le botaniste Philibert Commerson qui a pour mission de découvrir les spécimens de la flore locale à chaque escale, elle se travestit en homme et se fait appeler Jean. Comme l’écrit France Culture, elle n’aurait été démasquée qu’au bout de 2 ans, lors d’une escale à Tahiti. A la fin de ce voyage, elle s’établit sur l’île Maurice avec Philibert Commerson. Elle ouvre un cabaret à Port-Louis. Elle se marie, en 1774, avec Jean Dubernat, un sous-officier, et retournera par la suite en métropole. Jeanne Barret mourra le 5 août 1807 à l’âge de 67 ans.
Autre femme qui réalisera cet exploit : Nellie Bly (de son vrai nom : Elizabeth Jane Cochrane). Mais avant de partir, Nellie Bly s’était notamment fait connaître pour s’être infiltrée dans une usine pour évoquer la réalité des femmes ouvrières. Elle est considérée comme la pionnière du journalisme d’investigation. En 1888, elle propose au rédacteur en chef de son journal de partir en tour du monde en solitaire et de battre le record de vitesse de Phileas Fogg, le héros du Tour du monde en 80 jours de Jules Verne. Mais ce dernier refuse. Le projet est transmis au directeur du journal New York World, Joseph Pulitzer. En novembre 1889, le patron finit par accepter l’idée. Le journal financera ce voyage. Elle commence son tour du monde le 14 novembre 1889 à 9h40. Elle quitte New York à bord du Augusta Victoria pour prendre la direction de Londres. En France, elle est accueillie par Jules Verne qui lui souhaite bonne chance. Pendant une escale, elle apprend qu’une autre journaliste, Elisabeth Bisland doit la battre. Et lorsqu’elle arrive à San Francisco, Joseph Pulitzer lui affrète des trains afin qu’elle traverse rapidement les Etats-Unis. Elle revient à New York le 25 janvier 1890, soit 72 jours, 6 h 11 minutes et 14 secondes après son départ. Après ce succès, elle prendra la direction d’un complexe industriel puis sera correspondante de guerre lors de la Première Guerre mondiale. Elle meurt le 27 janvier 1922 à 57 ans.

Un autre premier tour du monde a eu lieu au XIXe siècle. Entre 1884 et 1886, Thomas Stevens fait le tour de la Terre sur un grand-bi, une sorte de bicyclette avec une grande roue avant et une petite roue arrière. Le siècle suivant, Hugo Eckener réussit à faire le tour de la Terre en dirigeable. Parti le 8 août 1929 de Lakehurst (Etats-Unis), il rejoindra ce point de départ le 29 août 1929. De son côté, Robert Sexé et Henri Andrieux sont les premiers à entreprendre un tour du monde à moto en 1926. Et Clärenore Stinnes et Carl-Axel Söderström réalisent le premier tour du monde en voiture, en 1927.
En février 2017, Cassie De Pecol devient la femme à parcourir 196 pays en seulement 18 mois et 10 jours. Cette performance lui permet d’entrer dans le Guinness Book des records comme étant la personne la plus rapide et la femme la plus rapide à parcourir tous les pays du monde reconnus. Tout au long de son voyage baptisé « Expedition 196 », elle a parlé à plus de 16.000 étudiants. Le thème de ce tour du monde étant le tourisme responsable et durable et la paix. Pour pallier son bilan carbone, elle a planté 550 arbres dans 50 pays, comme l’explique Paris Match. Et pour financer ce voyage qui s’élève à 200.000 dollars, elle a fait appel à des sponsors. Désormais, elle peut rester un peu plus de temps dans chaque pays car en 2 ou 3 jours, c’est difficile de découvrir un pays. Elle peut aussi se lancer un autre objectif : celui de visiter l’un des pays non reconnus officiellement.
Super intéressant ton article 🙂 La vie de Jeanne Barret est vraiment passionnante, on pourrait en faire un film ou une série avec toutes ces aventures ! Les autres tours du monde (surtout ceux des femmes 😝) sont aussi super inspirants, merci pour la découverte
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Merci beaucoup. Oui, Jeanne Barret a eu beaucoup de courage pour cette époque.
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Article très bien réalisé sur Jeanne Barret une femme formidable pour son époque. Comme souvent c’ est éclectique et instructif. Merci pour l’ évasion!
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Merci beaucoup pour le compliment 🙂
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