Les records de température enregistrés dans le monde

Sais-tu ce qu’il s’est passé le 21 juillet 1983 ? A Vostok (Antarctique), l’une des températures les plus froides dans le monde a été recensée ce jour-là. Alors qu’en France, les températures dépassent, actuellement, par endroits les 30°C, partons découvrir les records de température dans le monde.

Températures records : les lieux les plus froids dans le monde

Aujourd’hui, cela fait presque 37 ans qu’à Vostok, une des bases les plus reculées sur Terre, située en Antarctique, l’un des records de température négative de la planète a été recensé : -89,3°C. Bien sûr, aucun habitant ne vit dans ce coin toute sa vie car il s’agit d’une base scientifique. Construit en 1957, Vostok a été choisi par les Soviétiques car c’était un pôle de géomagnétique. Plus de 1600 km séparent Vostok d’un premier lieu de vie. Et en hiver, il est impossible de rallier cette station, à cause du froid. A noter qu’en été, les températures remontent jusqu’à -30°C. En bref, il y fait toujours froid.

L’institut de recherche arctique et antarctique de Leningrad explique ce record par l’absence de rayonnement solaire, un ciel dégagé, un faible mélange vertical, un air calme pendant une longue durée et la haute altitude de la station. En effet, la station se situe à plus de 3.420 mètres d’altitude.

Mais ce n’est plus la température la plus froide enregistrée sur notre planète. Dans certains endroits sur Terre, il n’existe pas de station météorologique pour relever les températures. C’est notamment le cas dans l’Inlandsis Est-Antarctique. Pour établir des températures, il faut avoir recours à des satellites. Une équipe de scientifiques de l’Université du Colorado a donc analysé les données des satellites de la Nasa entre 2014 et 2016 pour établir une température extrême de -98°C dans l’Inlandsis Est-Antarctique. Quelques années plus tôt, en 2013, à ce même endroit, la température était descendue jusqu’à -93°C.

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Photo de Riccardo Bresciani sur Pexels.com

Et dans les lieux habités, c’est le village d’Oïmiakon, situé à l’extrême Est de la Russie (à 9.243 km de Moscou), qui est l’endroit le plus froid au monde. Selon l’Organisation météorologique mondiale, le 6 février 1933, la température est descendue jusqu’à -67,7°C. Selon le Daily Mail, l’école de cette commune ne ferme ses portes qu’en dessous de -52°C. Et ce bourg d’environ 500 habitants partagerait ce record avec Verkhoïansk, une autre ville russe, qui a atteint les -67,7°C, les 5 et 7 février 1892 (le thermomètre à alcool a été utilisé pour relever cette température. Il nécessite une correction ; cela suscite la controverse sur la véracité de ce chiffre parmi les climatologues). La température dans ces deux communes passe, généralement, sous les 0°C, d’octobre à avril. Dans ces conditions extrêmes, les habitants sont presque coupés du monde en hiver, avec un thermomètre qui descend en moyenne à -40°C.

Et dans le reste du monde, quid des températures records ? Aux Etats-Unis, le record de la température la plus froide a été atteint à Prospect Creek Camp (Alaska). Le 23 janvier 1971, il a fait jusqu’à -62,1°C. Au Canada, c’est à Snag (Yukon), dans l’Ouest du pays, qu’a été enregistré le record de froid : -63.0°C, le 3 février 1947. En Suède, il a fait jusqu’à -52,6°C à Vuoggatjålme, commune située dans le nord du pays, le 2 février 1966. Sur le continent africain, c’est Ifrane, ville du nord du Maroc, qui détient le record, avec -24 °C, le 24 février 1935. En Amérique du Sud, il a fait jusqu’à -32.8°C à Sarmiento en Argentine, le 1er juin 1907. Et en Océanie, la température la plus basse a été enregistrée à Ranfurly (Nouvelle-Zélande). Il a fait jusqu’à -25.6°C, le 17 juillet 1903. Plus récemment, le 29 juin 1994, le thermomètre affichait -23°C à Charlotte Pass, située dans le sud-est de l’Australie. Sinon, au Groenland, le thermomètre est descendu jusqu’à -66.1°C, le 9 janvier 1954. Enfin, le record français est de -41°C relevés en 1985 dans le Doubs. Cela paraît très chaud par rapport à d’autres endroits sur Terre.

Et quels sont les records de chaleur ?

Chaque été, les températures ne cessent de s’envoler. Actuellement, les nuits sont douces et dans certains coins de France, les 30°C sont rapidement atteints en journée. D’ailleurs, pas besoin de remonter des décennies pour trouver un record de chaleur en France. A Gallargues-le-Montueux (Gard), le thermomètre a atteint les 45,9°C, le vendredi 28 juin 2019. Ce même jour, il a fait 45,4°C à Villevieille (une autre commune du Gard), 45,1°C à Marsillargues (Hérault), 44,6°C à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône) et 44,5°C à Varages (Var). En France, le précédent record remontait au 12 août 2003, avec 44,1°C à Conqueyrac (Gard).

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Photo de Pixabay sur Pexels.com

Dans le monde, il existe plus de 11.000 stations météorologiques. Et certains historiens de la météorologie ont remis en doute la véracité de certains records de température. Un record a été invalidé, le 13 septembre 2012, par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) : 57,7°C enregistré à El Azizia (Libye) le 13 septembre 1922. Actuellement, le titre de record de chaleur est décerné à Furnace Creek, dans la Vallée de la Mort (Etats-Unis). Le 10 juillet 1913, la température de 56,7°C a été atteinte. Il a été confirmé par l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Plus récemment, deux températures extrêmes ont été mesurées : 53,9°C (avec une marge d’incertitude de ±0,1°C), à Mitribah (Koweït), le 21 juillet 2016 et 53,7°C (marge d’incertitude de ±0,4°C) à Turbat (Pakistan), le 28 mai 2017. Et comme le rapporte l’OMM, la température relevée à Mitribah est la plus élevée qui a été enregistrée sur le continent asiatique. Il s’agit également des températures les plus élevées de ces 76 dernières années, explique le communiqué de l’Organisation météorologique mondiale.

Sur le continent africain, le record de température est toujours attribué à Kebili (Tunisie) avec 55.0°C atteint le 7 juillet 1931. Même si certains observateurs remettent en question la fiabilité de ce chiffre, car il y a un écart entre les relevés d’avant 1950 et les relevés actuels, l’OMM a validé ce résultat. En Amérique du Sud, le record est détenu par Rivadavia (Argentine), avec 48.9°C atteint le 11 décembre 1905. En Océanie, il a fait jusqu’à 50,7°C à Oodnadatta (Australie), le 2 janvier 1960. Il y a toujours un débat sur le véritable record car à Cloncurry (Australie), 53,3°C a été enregistré le 16 janvier 1889. Mais pour mesurer cette température, un outil non standard a été utilisé.

Sinon, à Tirat-Zvi (Israël), il a fait 54°C le 21 juin 1942. Le record de température en Grèce a eu lieu à Athènes, avec 48.0°C le 10 juillet 1977. Enfin, en Antarctique (plus précisément à la station Signy), la température de 19.8°C a été atteinte le 30 janvier 1982.

Les records de température : toujours plus chaud

Le mois dernier, une vague de chaleur a déferlé sur la Sibérie. Le samedi 20 juin, la température a atteint les 38°C à Verkhoïansk, commune qui détiendrait le record de froid (lire plus haut). Même si ce pic de température reste donc à vérifier et à confirmer par l’OMM, ces records de chaleur interviennent dans le contexte de réchauffement climatique. Et cela a provoqué de nombreuses réactions dont celle de Greta Thunberg.

Ces dernières années, de nombreuses stations météorologiques ont atteint des records de température. En 2018, plus de 400 stations à travers le monde avaient enregistré des températures les plus hautes depuis près de 140 ans. En juin 2019, 243 stations d’observation allemandes ont établi de nouveaux records. Le même mois, 6 stations suisses (sur 85) ont enregistré leur record absolu. En République tchèque, un nouveau record national de température a été établi : à 38,9°C, à Doksany, le 26 juin 2019. Et d’autres pays ont connu leur mois de juin le plus chaud de leur histoire. Et ce n’est pas près de s’arrêter. Le premier trimestre 2020 se trouve à la deuxième place des trimestres les plus chauds depuis le début des enregistrements de température (en 1880), juste derrière celui de 2016. D’ailleurs, les experts de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) estiment qu’il existe 75% de chances pour que 2020 devienne l’année la plus chaude depuis 140 ans.

Selon l’OMM, entre 2000 et 2016, 126 millions de nouvelles personnes ont été exposés aux canicules dans le monde. Et ce chiffre devrait augmenter dans les prochaines années. Sur le long terme, les températures en Europe centrale devraient se situer entre 3°C et 6°C au-dessus de la moyenne. Les températures maximales devraient, fréquemment, dépasser les 30°C dans le monde. Mais ce réchauffement n’est pas équilibré. En Arctique, les températures augmentent deux fois plus vite que dans les autres régions du monde.

Et en France, on ressent aussi les effets de ce réchauffement. Entre juin 2019 et mai 2020, notre pays a connu une succession de 12 mois plus chaud que la normale, note Météo France, avec parfois 3,6°C au-dessus des normales. Comme le rappelle le service météorologique, « le nombre de mois plus chauds étaient en moyenne de 2,7 mois entre le début du XXe siècle jusqu’à la fin des années 1970 ». En 2018 et 2019, ce chiffre est monté à 10 mois.

Dans notre pays, les températures lors de l’hiver 2019/2020 ont été supérieures de 2,7°C aux normales, selon Météo France. Cela place cette période au 1er rang des hivers les plus chauds devant 2015/2016 (+2,6°C) et 1989/1990 (+2,0°C). En février, certaines communes françaises ont atteint leur record de chaleur pour un mois de février depuis plus de 100 ans. Entre le 1er et le 3 février, la température a même été supérieure de 8,7°C par rapport à la normale. De son côté, le printemps 2020, avec des températures supérieures de 1,7°C à la normale, se situe au deuxième rang des printemps les plus chauds depuis plus de 100 ans, derrière le printemps 2011 (+2°C). Et le premier semestre 2020 a été le plus chaud jamais enregistré en France. Les températures ont été supérieures de 1,8°C par rapport aux normales, comme l’écrit Météo France. Il devance le premier semestre de l’année 2007 (+1,7°C) et le premier semestre 2014 (+1,4°C).

Les épisodes caniculaires, comme l’été meurtrier de 2003, devraient revenir plus fréquemment dans les prochaines années. Selon certains spécialistes, les températures records devraient même être battues dans les prochaines décennies. En 2014, une simulation d’un bulletin météo de 2050 avait été réalisée à l’occasion de la COP20. Selon cette simulation, le climat de Paris de 2050 ressemblera au climat actuel de Canberra (Australie).

[Photo couverture : Image par Gerd Altmann de Pixabay]

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